15 novembre 2005

The purloined translation

Une entrée en forme de clin d'œil à notre amie la Traductriste qui nous fait une petite crise de blog ces jours-ci... Une petite histoire d'archives et de traduction, donc.

Je parcourais un carton l'autre jour, y cherchant un mémoire qui ne s'y trouvait d'ailleurs pas - bien qu'une publication anglaise des années 50 mentionne bien cette cote, mais ceci est une autre histoire. Ce carton fait partie d'une série contenant des mémoires divers reçus par le conseil des mines, qui commence alors à faire fonction de bureau central d'expertise pour toutes les questions industrielles. Il s'agit parfois, comme dans le cas qui nous intéresse, de documents antérieurs renvoyés audit conseil par l'administration qui les avait sous le coude. Ainsi, le conseil reçoit en germinal an X un mémoire en anglais d'un certain Tom P. Smith, de Philadelphie, concernant les « moyens pour faire du fer malléable en n'employant d'autre combustible que la houille » - il s'agit de coke, de hauts fourneaux, de fours à réverbère, de puddlage, etc., bref, que du bon.

Ce mémoire est accompagné de diverses pièces montrant qu'il vient des services du ci-devant intendant de Bourgogne - qui l'avait reçu dans les années 1780, je crois, sans foute en raison de l'abondance du charbon de terre dans sa province. On a donc, en plus du mémoire (en anglais mais annoté par le traducteur) la lettre d'accompagnement du sieur Tom P. Smith avec sa traduction française et aussi ce courrier, émanant manifestement du traducteur (je cite de mémoire) :

En réponse à votre courrier précédent, je ne puis que confirmer ce que je vous avois dit à ce propos, savoir, que j'avois déposé ma traduction dud. mémoire sur le bureau de M. l'Intendant.

Bref, perdue, la tradal...

À noter que dans ce cas précis, ça m'arrange : les annotations du mémoire en anglais, qui concernent essentiellement les termes techniques, me font une bonne introduction à l'anglais technique de l'époque. Même si le sieur Smith aurait pu s'appliquer pour l'écrire, son mémoire...

Jamais contents, ces historiens !