08 avril 2004

Précisons un peu...

Mes (rares) lecteurs semblent trouver le sujet bien pointu à leur goût... Bon, d'abord, il faut savoir qu'une maîtrise d'histoire, c'est un travail pointu sur un corpus de source donné. Après, il faut pouvoir problématiser.

Le truc, c'est que pour la période considérée, il y a à la fois beaucoup de sources et beaucoup d'enjeux :

  • en terme d'histoire des techniques: c'est la première industrialisation, avec la recherche à la fois d'innovation de systématisation, tout en restant dans un système où la coutume et les traditions professionnelles restent dominant. On assiste à un certain nombre d'innovations qui annoncent la révolution industrielle, mais on n'y est pas encore.
  • en terme d'histoire politique, on a quand même la période révolutionnaire: les industries d'armement sont au cœur des préoccupations du comité de salut public, et les actes du représentant en mission Gilbert Romme nous apprennent beaucoup sur les relations entre les révolutionnaires montagnards et le monde de l'industrie et des ouvriers.
  • en terme d'histoire sociale, on a une structure originale: une usine importante (177 employés en l'an II dans l'usine même) dans un milieu encore largement rural, sans compter les "ouvriers de l'extérieur", mineurs, laveurs de minerais, charbonniers, voituriers... Or, les sources, par leur précision, nous permettent de voir au plus près l'organisation du travail dans cette structure proto-industrielle. Certains documents exceptionnels nous permettent également d'envisager le monde des maîtres de forge: une élite rurale qui brouille la limite entre noblesse et tiers, une "gentry" industrieuse mais aux goûts déjà raffinés.

Pour les sources, n'en jetez plus : alors que je n'ai pas encore visité plusieurs dépôts importants j'ai déjà quantité de documents dont je n'aurais pas osé espérer l'existence... La période révolutionnaire est une bénédiction pour ça, bien sûr.

Reste, sans doute, à trouver un titre plus vendeur !

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